vendredi 24 février 2012

good old sixties

En suivant ma méthode habituelle de sélection rigoureuse des livres à la bibliothèque (c'est-à-dire rigoureusement au hasard)*, je suis tombée sur "La chambre bleue" de Georges Simenon. Et je n'ai pas regretté mon choix. L'intrigue psychologique est habile et bien écrite, bien sûr. Mais ce qui m'a plu surtout, c'est la description minutieuse, de l'intérieur, de la vie au début des années 60.

Ce livre sent les cadeaux bonux et sonne comme une publicité pour les pâtes. Simenon emploie des mots désuets, des mots qui sentent gentiment le moisi, comme soulier, fillette, paletot, épicerie. Il évoque un mode de vie qui semble à des années-lumière de notre vie d'aujourd'hui : la femme du héros fait sa lessive le lundi, comme toutes les femmes du village (accrocher son linge dehors un autre jour que le lundi serait la preuve d'une vie dissolue) et passe sa journée de mardi à faire le repassage ; elle va tous les jours chez le boucher ou chez le charcutier pour préparer son déjeuner.

Ce livre a un vrai parfum de nostalgie pour moi, il évoque la vie aux marges de mon enfance, comme si je revivais les souvenirs de ma mère tellement c'est loin. Et je me demande quel sentiment la lecture de ce livre provoquerait chez un jeune de 20 ou 30 ans... Serait-il aussi étranger, aussi antédiluvien que Balzac ou Zola ?

* comment ça tu as déjà lu cette phrase quelque part ? peut-être ? ou

samedi 18 février 2012

découverte du pot-aux-roses

(et pas le poteau rose)

Tu te rappelles que je t'avais laissé la dernière fois avec une question en suspens. Aujourd'hui je t'explique pourquoi j'avais choisi la photo des roses de Tina Modotti : c'était parce qu'elle figurait sur le livre que j'ai lu à la bibliothèque. Mais surtout c'est parce qu'elle me rappelle une photographie de mon photographe préféré : monsieur de K. Un des premiers cadeaux qu'il m'a offerts était un tirage de cette photographie (le premier était un bouquet de fleurs pour se faire pardonner d'avoir été en retard à notre 2e rendez-vous... t'imagines ? dès le 2e rendez-vous ! j'aurais dû me méfier !...)


Sombres, par monsieur de K

Quand tu regardes ces 2 photos (celle de Tina Modotti et celle-ci), tu croirais le positif et le négatif, pas vrai ?

Mais sais-tu que mon histoire avec monsieur de K a failli se terminer hier... pas parce qu'il était en retard à un rendez-vous, non, bien pire ! Figure-toi qu'on est allés manger au restaurant et qu'il a pris de la tête de veau... Mais quelle horreur ! ! ! J'ai eu un instant de panique en m'imaginant qu'on allait poser ça devant lui :


Finalement c'était moins horrible que ça, juste quelques morceaux rosâtres et cartilagineux qui nageaient dans un bouillon trouble. Il m'en a fallu de l'amour pour supporter cette vue pendant que je mangeais mon entrecôte ! Et monsieur de K sera privé de bisous pendant toutes les vacances (beurk !) (et le premier qui dit "encore en vacances !" sera jeté dehors, et plus vite que ça !)

En plus la tête de veau c'est un plat de droite, non ?

samedi 11 février 2012

petite moisson de la semaine

D'abord un mot, lu sous la plume d'une journaliste libanaise dont j'ai oublié le nom (pardon madame !) un mot évocateur et parfumé, un mot qui m'enchante : nonchaloir (que je trouve bien plus élégant que nonchalance).
Ce mot, nonchaloir, a la même racine, le verbe chaloir, qu'un autre, utilisé dans une expression qui assura jadis ma réputation dans le monde entier (et là tu prends conscience soudain que la modestie n'est pas ma qualité prédominante, mais est-ce une qualité ?) : "Peu me chaut". Figure-toi que la page qui divague sur cette expression, la première page de mon premier blog, La minute encyclopédique, écrite il y a 6 ans presque jour pour jour, cette page sort en 2e position lorsqu'on tape "peu me chaut" dans gougueule et reçoit plusieurs visites par jour ! Mon bon vieux blog, lui, reçoit presque 100 visites par jour, davantage que celui-ci !

Deuxième découverte, une photographe du début du XXe siècle : Tina Modotti, qui eut une vie vraiment aventureuse, et qui fit des photos très graphiques (je sais pas si c'est comme ça qu'on dit dans les hautes sphères, mais c'est le mot qui me vient) dont celles qui illustrent cette page. J'ai choisi deux photos de fleurs, la deuxième (les roses) pour une raison bien précise que tu comprendras dans ma prochaine page (et non, je ne suis pas Bac + 7 en marketing), mais cette artiste a aussi fait de beaux portraits, et des photographies militantes de la révolution mexicaine.


En cherchant des documents sur Tina Modotti, je tombe sur un article de Télérama qui illustre sa page d'une photographie faite par... un de ses amants ! Un comble quand même, non ? Si tu veux voir d'autres photo d'elle (enfin pas d'elle, mais d'elle, tu vois ce que je veux dire ?), tu peux aller voir par là. Mais l'auteur de l'article s'est quand même senti obligé de mettre des photos de nu d'elle (là c'est bien "d'elle" que je voulais dire, tu me suis !) et je ne vois pas trop la valeur ajoutée... par exemple il te viendrait à l'idée de conclure un article sur Cartier-Bresson par une photo de Cartier-Bresson nu ? 

vendredi 3 février 2012

de la symbolique des lunettes rouges

NKM avec des petites lunettes rouges, c'est pas trop d'honneur qu'on lui fait ? Certains agriculteurs qui manifestent contre trop de contraintes pour la protection de l'environnement, ça me déçoit beaucoup ! "Les agriculteurs vous nourrissent" disent-t-ils... oui, d'accord, mais s'ils pouvaient nous nourrir bien et éviter les proliférations
d'algues vertes, la mort des abeilles et l’empoisonnement des sols, je préférerais, même si ça doit coûter plus cher !
Langage de bobo ? peut-être... mais j'assume !
Et en plus, il paraît qu'on peut faire écolo  et  productif. Et certains sont agriculteurs et écolos. Maman de K n'aime pas José, mais il faut lui reconnaître ce mérite.